Tout n’est pas rationalité. Tout n’est pas raison absolue et triomphante. Tout est Grâce. Que Dieu donne la force nécessaire à l’enfantement de votre Destinée et que sa faveur contamine l’ouvrage de vos mains. L’ouvrage de ma plume cette année, c’est #Bardot18 ; l’acte II d’une série romanesque qui en comptera sept – pas plus – Ce deuxième roman est un hommage au premier port d’exportation du cacao au monde et à la ville natale de Victor Hugo qui m’accueille depuis bientôt sept petites années. Quand on s’investit dans cette passion d’orfèvre des Lettres, il faut trouver sa voie, ses mots, affiner son style et faire entendre sa voix au milieu de l’impétuosité des vents contraires dominants. Ma plume souffre un vice rédhibitoire ; mes écrits transpirent la flagrance du parti pris littéraire. Il y a peu de chance que cela change. Impossible d’être lisse quand la main qui oppresse est rugueuse, brutale et arrogante. Impossible de s’extasier devant la douceur du fromage de chèvre quand les miens sont maintenus dans les liens d’une tutelle insidieuse et rampante. Non ce n’est pas du sectarisme littéraire. Ceux qui veulent d’une « littérature africaine » débarrassée de « stéréotypes » ne trouveront jamais leur compte dans mes livres. J’ai pris mes distances depuis bien longtemps avec le prisme d’un universalisme suspect qui qualifie ou disqualifie avec ses lunettes et sa propre grille. Deux voix m’habitent: celle du Farafinois politisé et du conteur qui veut dire les trajectoires de vie des gens ordinaires de chez lui. Je vous dois une chose : faire en sorte que la première voix ne parasite pas la littérarité et la sincérité de ce que je dis des gens de chez moi. Aucune volonté de casser les codes littéraires, aucune vaine prétention à une érudition littéraire ou à un porte-parolat. Juste l’obsession de consigner dans cette série littéraire ma pensée pour une décennie de bouleversements qui verra les gens de chez moi agir et se projeter par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Il n’est plus possible que d’autres mains tapent le propre djembé des Farafinois et leur imposent le même tempo depuis quatre siècles. La réappropriation du récit de la mémoire, du présent et du futur est une responsabilité collective à assumer sans euphorie, sans jérémiades. Avec méthode et stratégie. Il ne s’agit pas de simples incantations. Mais d’un mouvement irréversible, continuation de l’héritage laborieux et douloureux des Pères et des Mères ; ça va se faire ! En route pour l’acte III de la Série. Mais pour l’heure, l’acte II vaut le détour !