Samedi, le sociologue et écrivain Dibakana Mankessi a fait briller le drapeau du Congo sur le toit de l’Afrique littéraire avec son roman « Le psychanalyste de Brazzaville », Grand prix Afrique 2023 décerné à l’occasion de la Salon du Livre africain de Paris.

Un pavé de 453 pages paru aux éditions Les Lettres Mouchetées qui revisite le Congo de la prime indépendance ( dans le contexte du renversement de son premier président Fulbert Youlou ), sous le prisme d’un psychanalyste et de ses patients.

Ce lundi, au moment où l’écrivain vient d’inscrire son nom sur la prestigieuse liste où figurent ses devanciers Henri Lopes et Sony Labou Tansi, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour Marien Ngouabi, « marxiste modéré » assassiné le 18 mars 1977 dans des conditions troubles.

A une douzaine de kilomètres d’Owando dans le nord du pays, son village Ombele (que j’ai eu le privilège de découvrir en août 2015 ) est devenu un lieu de recueillement discret qui traduit un oubli mémoriel abyssal.

Qui a tué l’officier ouvertement marxiste-léniniste en pleine guerre froide ? La CIA en complicité avec Mobutu, Paris et des suppôts locaux? La diatribe anti-impérialiste du charismatique officier ne plaisait pas. Le Congo modelé à la soviétique n’était pas non plus un havre de prospérité. Mais Ngouabi reste un héros dans la mémoire collective congolaise et farafinoise. A Farafinaso, il ne faut pas trop fouiller dans la poubelle des intrigues politiques au risque de se faire des ennemis gratuitement.

L’assassinat de N’Gouabi a une résonance actuelle. Les règles n’ont pas changé. Touche pas à ma zone d’influence ! A la seule différence que certaines puissances tutélaires ne comprennent cette règle qu’à sens unique Ironie du sort, les changements de régime les plus combattus actuellement se sont réalisés sans effusion de sang, avec méthode et fermeté, comme cette dénonciation motivée et cohérente de l’accord de coopération militaire avec les USA par les autorités actuelles du Niger intervenue samedi. Je vais continuer à lire et relire certains  » érudits ou experts » du Droit international sur cette actualité. Mais je comprends aussi qu’ils ne peuvent agir au-delà de l’agenda qui les mobilise et qui les arrose grassement. L’audace méthodique a manqué à cette élite pourtant bien et très bien formée. C’est tout le malheur !

Petit rappel et extrapolation contemporaine
L’utilisation du mot marxiste ou communiste dans une communication politique internationale par un politique contre son adversaire le plus coriace est un exercice de style qui n’a rien d’anodin.

Zran Fidèle GOULYZIA

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Docteur en Droit international - Ecrivain - Journaliste