Première signature symbolique de Malo-Woussou en compagnie d’un jeune étudiant ivoirien qui fait partie de mon histoire dans la ville natale de Victor Hugo. Besançon ville natale Hugo, c’est mon bla-bla habituel pour faire l’intéressant alors que je sais que l’écrivain canonisé avait une thèse prétendument humaniste sur la mission « civilisatrice » de la colonisation ( thèse à vomir ).
Malo-Woussou a son histoire. Comme chaque Acte de la Série romanesque que je propose en sept tableaux. Il y a quelques années, j’étais dans un centre d’hébergement d’urgence à Besançon. J’y ai passé quatre mois. Mon binôme de chambre était un jeune réfugié tchadien. Un ami libyen m’avait hébergé avant mon accueil au centre d’hébergement. Une amitié est née dans ces moments de fragilité existentielle. J’ai décidé d’écrire un roman qui réunirait nos trois pays ; une fiction sur 40 ans qui raconterait nos gens, au pays de Gbagbo et Ouattara, au pays de Habré et des Deby père et fils, et au pays de Kadhafi. Il y a dix ans, sur invitation de l’ancien Premier ministre tchadien, Emmanuel Nadingar, j’avais passé une petite semaine au Tchad à la faveur de la fête de la Liberté sous Deby. Une semaine au pays de Toumaï, trop petit pour prétendre cerner la quintessence sociologique du Tchad. Les orientations de mon binôme tchadien m’ont été d’un grand secours. Je n’ai jamais mis pied à Sebha ( la ville libyenne où se déroule une partie du roman). Mon ami libyen natif de Sebha m’a aidé à construire ma fiction.
Mon éditeur est nigérien. Ma plume est ivoirienne, mes inspirations sont tchadienne et libyenne. On a ainsi crée un « G4 Sahel » littéraire pour raconter les gens de chez nous. Il n’y pas plus universelle que la démarche. L’universel canonisé » à la gauloise prendra le train en marche. Quand on a fini de revendiquer sa filiation à Dadié, Adiaffi et Kourouma, le plus dur, c’est de trouver son chemin et d’affiner son style. Avec la pleine conscience que le style en Littérature n’est qu’un pillage ordonné de l’existant. Même pour les écrivains qui pensent, avec une pointe de vanité, être sortis de la cuisse de Jupiter. Malo-Woussou me semble plus audacieux que mes deux précédents romans. Dans sa composition et sa narration. Je peux me casser la figure. Mais il n’y a rien de plus stimulant que d’apprendre de ses imperfections pour manifester pleinement le potentiel divin. Aucun chroniqueur littéraire, aucun critique, aucun universitaire chevronné en herméneutique littéraire, aucun jury d’un prix prestigieux ne peut comprendre ce qui sort des tripes d’une plume, pourquoi et comment ça sort. Seul une lecture avec un cœur d’enfant peut cerner entre les lignes cette histoire de filiations non assumées au fil des 488 pages.
L’Acte III est servi pour qu’il serve à la postérité. Je vous donne rendez-vous bientôt au Bardot 18 avec un bon plat fumant du riz étuvé le plus populaire de Farafinaso secoué à la pulpe et au tango du Tchapalo.
Kodobawa !