C’est fait ! la Côte d’Ivoire participera à la finale de sa CAN. Une odyssée mal embarquée en phase de poule sous le sexagénaire français Jean-Louis Gasset payé à plus de 100.000 euros le mois et qui, en 18 mois à la tête de la sélection ivoirienne de football, n’a jamais eu de mordant dans le choix de son « commando » de compétition. Les Eléphants de l’intérimaire Emerse Faé sont transfigurés et avancent vers une 3è étoile continentale.
Ce vendredi, le journal suisse Le Temps évoque « le miracle ivoirien » à sa une. Le pays est en ébullition à quelques heures d’une finale inespérée. Le miracle ivoirien d’une 5è finale et d’une probable 3è étoile des Éléphants ( épilogue attendu d’une résurrection ) y est décrit. Bel article flatteur pour l’ego des Ivoiriens et qui contraste avec les critiques du très moyen joueur Jérôme Rothen qui avait ouvertement dénigré l’organisation de la CAN qu’observateurs et visiteurs présentent comme « la plus belle de l’histoire »; critiques qui avaient provoqué une levée de bouclier contre le chroniqueur français.
Je retiens que l’imperium médiatique français à travers son écosystème audiovisuel de l’extérieur ( AFP – RFI – France 24, TV5 ) et des groupes privés satellites de chaînes cryptées et de magazines en papier glacé mène encore la danse dans l’imaginaire collectif. C’est que de nombreux Africains continuent encore de ne se trouver beaux que dans le miroir de l’autre. De nombreux Africains recherchent désespérément une validation exogène de ce qu’ils sont dans le regard de l’autre qui ne juge qu’à partir de ce qu’il croit savoir d’eux. Et cela dans tous les domaines.
Par exemple, un ministre africain revenant de Bruxelles fanfaronne avec la signature d’eurobonds ( poudre de perlimpinpin et arme de vassalisation financière que tous les spécialistes qui ont encore un peu d’audace peuvent démontrer) comme un trophée gouvernemental, brandissant la manchette d’un journal français ou un magazine en papier glacé parisien. C’est dans Paris-Match ou Le Journal du dimanche qu’un président africain explique sa forfaiture électorale comme s’il devait convaincre une opinion publique autre que celle qui l’a voté. Stigmate colonial, complexe d’infériorité mais aussi ferment d’un business juteux.
Tenez ! Vivendi Sports a mis le paquet pour une surmédiatisation de cette CAN grâce à une entente filiale avec le Comité local d’organisation de la CAN. Une petite recherche « CAN2023″ dans la barre de google vous donne une idée de la ruée commandée et intéressée des médias français sur la CAN ivoirienne grâce un référencement bien rodé. Elle vous indique subtilement le degré de concentration de ces médias dans les mains de quelques magnats qui font et défont l’opinion publique.
L’ I- VOI- RIEN n’y voit que du feu ou fait semblant de ne rien voir. » On vaut rien mais on est qualifiés. Tu parles trop ! Allons chercher notre 3è étoile à Ebimpé dimanche ». 😎
