En novembre 2015, une semaine après l’attentat contre le Radisson Blu à Bamako, j’avais pu mesurer la vitalité et la résilience du peuple malien face à l’adversité, en tendant mon micro dans la grande avenue « Malitel Da » du marché central de la capitale. Au moment où le débat sur le référendum constitutionnel du 9 juillet prochain fait rage au pays de Soundjata Keïta, je me demande si cette vitalité de la société civile malienne suffira à faire reculer le locataire du palais de Koulouba. Au fétichisme qui entoure la Constitution du 25 février 1992, les tenants du pouvoir opposent la nécessité de tenir compte des obligations induites par l’accord de paix d’Alger, de la question de l’autonomisation des régions « rebelles » du Nord, d’une meilleure régulation des institutions avec l’instauration du Sénat et de la Cour des comptes. Pour les opposants, ce projet de constitution, s’il est adopté par référendum, signerait l’acte de décès de l’intégrité territoriale du Mali. Ils n’ont pas tout à fait tort ces opposants! Que cache l’agenda présidentiel? IBK a-t-il les mains libres dans cette initiative où selon des témoignages d’opposants, promesses d’engrais et de financement au monde rural analphabète noient le débat de fond? On ne comprendra jamais l’empressement et l’improvisation qui ont entouré l’installation des autorités intérimaires dans le Nord et surtout pourquoi « Kidal l’imprenable » n’est jamais retombée dans le giron de l’Etat malien.