Simple exercice de réminiscence

Dans la lutte que les panafricanistes mènent pour la dignité du continent face aux velléités impérialistes avérées ou supposées, Il faut éviter de se tromper de cible. Que l’émotion ne vienne pas édulcorer la force des arguments. Je veux bien comprendre:

Boumedienne a-t-il trahi la cause panafricaine et celle des 
noirs des Black Panthers, était-il à la solde de la France et des USA, quand il a fait expulser vers la France en 1973 deux des membres du mouvement Roger Holder et Katherine Kerkow qui avaient détourné vers Alger, un an plutôt, un avion avec une rançon de 500.000 dollars? Non pas du tout! il avait continué la lutte de Ben Bella à sa manière. Pourtant cette expulsion avait scellé le divorce entre le radical Eldridge Cleaver, bouillant ministre de l’Information de la « section algérienne » Blacks Panther et Alger, capitale africaine de tous les révolutionnaires du monde à cette époque.

Eldridge Cleaver avait alors tancé le régime d’Alger puisque la manne récoltée dans le détournement de l’aéronef américain devait servir, selon lui, à financer la lutte.

Retourné aux USA plus tard après un détour en France, Eldrige Cleaver a fait tomber les oripeaux du radicalisme et du suprémacisme noir , se désengageant des Black Panthers et terminant sa vie religieuse chez les Mormons.

Il n’y rien de nouveau sous le soleil. Macky Sall ou Alassane Ouattara, ce n’est pas bien le noeud du problème. S’attaquer à des hommes et non à des systèmes de pensées, c’est faire fausse route.

Kémi Seba est l’un des nôtres. Un fils du continent qui comme des millions d’enfants issus de la diaspora n’ont pas choisi de naître en France. Ces enfants de la diaspora ont une nationalité , c’est à dire un lien juridique les reliant à un Etat national. C’est à eux d’assumer ce lien juridique et toutes les implications qu’il comporte. Autant un passeport français peut permettre de voyager sans les mêmes contraintes qu’un passeport africain et permettre de rencontrer des « camarades de lutte » cubains, russes, vénézuéliens, iraniens,  autant, le lien juridique qu’il crée implique des droits et devoirs. Légitimité et légalité sont les faces d’une même médaille: celle de la lutte. Les manier sagement fera avancer stratégiquement.

La lutte continue.

Zran Fidèle GOULYZIA

About Zran Fidèle GOULYZIA

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Docteur en Droit international - Ecrivain - Journaliste

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