Quand on n’est pas d’accord, on dit non !

Le non retentissant du Guinéen Sékou Touré à De Gaulle et à sa Communauté franco-africaine a été la manifestation la plus éloquente du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans la sphère de l’empire colonial français  à l’époque tiraillée par les mouvements de décolonisation.

La ruse du colon était connue de tous les dirigeants politiques africains de l’époque. Elle n’a d’ailleurs pas vraiment évolué: clamer urbi et orbi le principe de l’indépendance et en dessous saborder, en cas de résistance, la volonté de tout peuple désireux de se défaire du cordon ombilical tissé par la colonisation. Certains dirigeants plus conciliants ont été encensés et intronisés en figures panafricaines achevées.

Sékou Touré a fait les frais d’un discours de rupture très en avance sur son temps marqué pourtant par l’ambiance des décolonisations purement politiques et cosmétiques.

A l’épreuve du pouvoir, il  y a un décalage  abyssal entre le  Sékou  Touré  sanguinaire et celui s’exprimant avec une verve oratoire étincelante au premier Festival culturel panafricain d’Alger en 1969 ou encore accueillant sur les terres de N’zérékoré le leader des Black Panthers Stokely Carmichael et sa compagne Miriam Makeba.

Rien ne justifiait les horreurs du camp Boiro. Rien ne pourra justifier la diète noire imposée à l’illustre Diallo Telli, premier secrétaire général de l’OUA et à tous les supposés opposants et anonymes qui périrent au nom d’un faux complot mêlant prétendument Occidentaux et Peuls. L »autocratie qui a caractérisé la gestion du pouvoir de l’homme a été tout simplement un gâchis.

Mais l’Histoire retiendra pour le symbole ce non retentissant. Car en définitive, cette citation est d’une frappante contemporanéité  «Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage».

Zran Fidèle GOULYZIA

About Zran Fidèle GOULYZIA

administrator
Docteur en Droit international - Ecrivain - Journaliste

Laisser un commentaire