Ni mépris , ni complotisme
Cynisme politique en eaux sud-américaines
Difficile de croire que les manifestations « inédites » de dimanche sur toute l’île cubaine, une semaine après l’assassinat dans des circonstances troubles du président haïtien Jovenel Moïse, ait échappé à tous les cercles concentriques des renseignements américains. La question: que cache cette agitation dans cette région du monde?
La frénésie virale et son avalanche de restrictions semble être propice à une vaste manœuvre géostratégique de redistribution des cartes. Dans le viseur de l’impérialisme américain, l’Amérique du Sud et les derniers bastions du bolivarisme. Le Venezuela de Nicolas Maduro a échappé à une vaste déstabilisation institutionnelle. La foireuse et curieuse reconnaissance de l’opposant Juan Guaido par Macron en février 2019 est restée dans les poubelles de l’Histoire. En Bolivie, l’élection de Luis Arce a refroidi l’agenda occulte qui sous-tendait l’éviction d’Evo Morales de la présidence. La réaction de l’administration Biden aux manifestations de dimanche relève d’un cynique politique froid.
Il est trop facile d’asphyxier un peuple de la main gauche, d’ignorer les progrès sociaux et sanitaires évidents réalisés par un régime dit dictatorial et de faire miroiter l’espérance de la liberté et de la prospérité de la main droite. En 2022, cela fera 60 ans que Cuba offre une admirable résistance au honteux blocus économique, commercial et financier infligé par l’orgueil américain. « Si l’Amérique latine était dévorée par l’empire américain, si celui-ci l’avalait comme la baleine a avalé le prophète Jonas, il ne pourrait pas la digérer. Un jour ou l’autre, il devrait l’expulser, et alors l’Amérique latine renaîtrait. », prévenait Castro.
Quant à l’avenir de son peuple, il n’a jamais douté de la capacité de résilience des siens: « Ce peuple restera invaincu, c’est évident. Ce peuple atteindra des niveaux de connaissance et de culture qui dépasseront ceux des autres peuples du monde, comme dans une compétition ».
Etre solidaire des plus petits contre les puissants est une profession de foi. C’est la foi que je partage avec tous les Cubains quoi qu’ils puissent penser du castrisme!
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