Face à l’arrogance congénitale et au mépris impénitent d’une classe politique française rentière et en panne (dont on est sûr aujourd’hui qu’elle ne changera pas sa manière de s’asseoir puisqu’elle se reproduit mécaniquement ), les gens sont fatigués de bavarder. Ils assument leur dignité. En 2018, dans un cadre purement universitaire, j’ai échangé à Dijon avec Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherche à l’IRD. A la question de savoir pourquoi l’armée française avait empêché l’armée malienne d’entrer à Kidal à l’époque, il a sorti cette réponse commune à l’Elysée : « l’armée malienne aurait commis des massacres de civils ». Une réponse qui transpire l’hypocrisie diplomatique.
Comme s’ils se passaient le mot, de nombreux instituts de recherches, des think tanks à la française et leurs appendices farafinois produisent des études prospectives d’une structuration et d’une intelligence remarquables qui servent de notes aux politiques. . Mais ces plumes et ces voix refusent de dire toute la vérité. Elles usent d’un blanchiment lexical qui nourrit l’écosystème de leurs analyses. Il y a un mensonge systémique sur ce qu’il se passe au Sahel. L’enjeu au Sahel , ce n’est pas la démocratie ou la menace de la démocratie par l’irruption des militaires sur la scène politique ouest-farafinoise. Il n’y a plus de démocratie au sens athénien du terme. Un formalisme trompeur fait le job depuis! C’est une affaire de crise de valeurs et de positionnement géostratégique. Plus personne n’est dupe à part ceux qui se trompent d’époque ! 

Zran Fidèle GOULYZIA

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Docteur en Droit international - Ecrivain - Journaliste