Hier 21 avril, le Professeur Mamadou Koulibaly a fêté ses 67 ans. L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ministre des Finances est désormais à la tête d’un think-tank, après avoir été maire de la localité qui l’a vu naître. L’intellectuel enrichit et élève le niveau du débat public ivoirien sur des questions de gouvernance économique et politique.

Une certaine opinion le présente à dessein comme l’aile radicale de la gauche ivoirienne pour le disqualifier. Présence militaire française, FCFA, dette publique, modèle de financement de l’économie, Epargne nationale, système fiscal. Rien de tabou chez lui. Il est bien placé pour parler du mal qui a rongé chaque époque de gouvernance en Côte d’Ivoire : la corruption institutionnelle et personnelle dans laquelle se complaisent et trempent ceux qui ont porté et qui portent la signature de l’Etat de Côte d’Ivoire. Adepte de l’ouverture économique maîtrisée, intellectuel pragmatique, il est l’artisan de l’introduction de l’économie de marché dans le programme socialiste du FPI, formation emblématique de la gauche ivoirienne. En 2005, il a écrit « les servitudes du pacte colonial ». Que retenir près de 20 ans après?

Tout ou presque a été théorisé sur les voies de l’indépendance structurelle des Etats africains francophones. Il faut de l’audace, de l’engagement et de l’intégrité pour y arriver. Les bavardages technocratiques et élitistes trompeurs sur « les états généraux du FCFA », les panels, forums, de capitale en capitale, sont de trop. Il faut une volonté politique décomplexée, de la prospective, de la veille stratégique et du pragmatisme. Si vous confiez à une bande de voraces le pouvoir régalien de battre monnaie, vous leur livrez les clés d’un enrichissement sauvage.

Il n’y a pas de changement sans intégrité. Observez un homme politique, de l’opposition ou du pouvoir, vous comprendrez dans ses habitudes de faste ou de sobriété sa conception de la gestion de la chose publique.

Une nouvelle race de leaders en maturation silencieuse est sur le point d’éclore. Et ceux qui ont été à l’avant-garde de cette lutte ne sont pas forcément ceux qui feront franchir le Rubicon à leur peuple. J’y crois ! La saison est favorable.

Zran Fidèle GOULYZIA

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Docteur en Droit international - Ecrivain - Journaliste