Il y a une dizaine de jours, à la faveur du Festival du livre de Paris, j’ai eu l’honneur d’échanger avec l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, SEM Maurice Bandaman, Grand prix Littéraire d’Afrique noire 1993. Le diplomate ivoirien était au stand des éditions JC Lattès pour encourager deux pépites : l’Ivoirien Nincemon Fallé, prix Voix d’Afrique 2024 avec « Ces soleils ardents » et le Malien Diadié Dembélé auteur de « Deux grands hommes et demi ».
J’y étais pour présenter mes urbanités à la délégation ivoirienne conduite par la Directrice de l’Industrie du livre et de la promotion de la lecture, Madame Gisèle Châtelain. Entre deux dédicaces, j’ai présenté à l’ancien ministre ivoirien de la Culture mon deuxième roman Bardot 18.
« En vérité, on ne pète mieux que chez soi. Le plus souvent avec fracas, sans retenue, sur un demi-ton rieur comme l’insolence d’une quinte diminuée sortie du souffle trépidant de Dizzy ou de Parker ».
C’est l’incipit de mon roman qui a arraché un sourire à l’un des mastodontes des Lettres africaines. « Tout est dans le style. » m’a-t-il dit d’un ton approbateur. Puis il nous a parlé de sa rencontre avec Jean-Marie Adiaffi en 1982 alors qu’il était jeune lycéen. L’auteur de la Carte d’identité venait de remporter le Grand Prix d’Afrique noire en 1981. Maurice Bandaman se souvient d’avoir traversé les ravins du lycée technique de Cocody pour rencontrer Adiaffi à son bureau et lui présenter son manuscrit. L’écrivain en a lu une seule page et lui a dit : « pour votre âge, vous avez du talent. Il vous manque juste une chose: le style ». Puis il lui a conseillé un ouvrage sur le style. Dix ans après cette rencontre, Maurice Bandaman remportait le Grand Prix d’Afrique noire pour « le fils de la femme-mâle ». Cette année-là, Francis Bebey présidait le jury. Seydou Badian en était membre.
J’ai repris mon train pour Besançon, comblé par cette fructueuse rencontre et ces anecdotes inspirantes du tout nouveau membre de l’Académie des sciences des arts, des cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines ( ASCAD ).
