Boulimique, rentière, insatiable, grisée, la Côte d’Ivoire d’en haut jouit et se réjouit. Celle d’en bas a cessé de rêver. Elle cherche à survivre. Ne demandez pas au Béninois Lionel Zinsou (ancien Premier ministre du Bénin) et au Rwandais Donald Kaberuka (ancien patron de la BAD) de dire le contraire ! Les affaires n’aiment pas le bruit et la critique.

En 2018, la banque d’affaires qu’ils ont créée un an plus tôt décrochait un contrat de 600 millions de FCFA en Côte d’Ivoire pour une étude de valorisation des actifs et activités de gaz butane de la Pétroci.

En 2018, Madiani Tall, l’ancien représentant de la Banque mondiale reconverti dans l’immobilier, décrochait le marché de construction de l’Université de San Pedro, dans des conditions défiant la rigueur procédurale de l’institution de Bretton Woods à laquelle il avait appartenu.

Finalement, entre banquiers de haut vol, on se comprend, on ne chôme jamais et on sait se faire la passe. Ne parlez surtout pas du rythme effréné de la dette et de l’énigme du FCFA. On dira de vous que vous êtes  » un panafricon jaloux » et qu’il y a tellement de success stories en FCFA que « ce sont de faux débats »

Une chose est sûre: ça bouge en Côte d’Ivoire, tout dépend de l’étage de la pyramide où on se trouve. À 18 mois de la présidentielle, le duel pourrait se jouer entre un banquier central et un banquier-ingénieur, si anciens syndicalistes et universitaires ne jouent pas les outsiders.

La Côte d’Ivoire d’en bas observe. Elle ne sait même plus si son vote compte encore. Elle survit. Il vaut mieux être un chien galeux vivant qu’un lion mort.

Zran Fidèle GOULYZIA

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Docteur en Droit international - Ecrivain - Journaliste