C’est la séquence la plus commentée des internautes ivoiriens en ce moment. Le porteur de valises, Robert Bourgi, livre « sa part de vérité » sur le vainqueur de la présidentielle ivoirienne de 2010.
Coup médiatique réussi ! Pendant une bonne semaine, les Ivoiriens vont refaire leur Histoire politique récente, chacun détenant sa part de vérité.
À 13 mois de la présidentielle de 2025, il serait naïf de penser que l’avocat Bourgi fait cavalier seul dans cette campagne de presse. Le timing ! Pourquoi ce timing? Quel est le message qu’on tente de véhiculer ? À l’intention de qui ? Personne n’est dupe. D’accord Bourgi est pro-Gbagbo. Et alors? Il parle à tous les politiques français. Et c’est un homme de mission.
Je retiens que le formalisme électoral dans le pré carré français est une mascarade, à part quelques rares exemples. Le vote populaire, on s’en moque. Sur la base d’un mandat coercitif qui tirait son fondement de la résolution 1975 du Conseil de Sécurité, Nicolas Sarkozy a effectivement « vitrifié » le trublion Gbagbo. Force Licorne, Forces spéciales et GIGN ont réglé un contentieux électoral inédit au monde.
Les sachants préfèrent se taire et s’éloigner du marigot ivoirien. 13 ans après, ceux qui vomissaient Gbagbo doivent être en train de nuancer leur position. Gbagbo qui a même fait don de 3 millions de dollars à de Villepin et Chirac. Et Bourgi qui s’en tirait avec un million de dollars d’Ali Bongo par an. Dis donc ! Vous avez dit continent pauvre ! Aux dirigeants africains, c’est encore une leçon. Aucun gage donné ne peut garantir votre pouvoir. La politique françafrique, c’est du blaguer-tuer.
En 13 années, la France a trop « investi » dans son jardin ivoirien. Il y a tellement de belles perspectives pour elle qu’elle ne mettra pas tous ses oeufs dans un seul panier. Elle gère sa basse-cour et n’entend pas se faire surprendre. Pourtant, les temps ont changé. La sous-région aussi. Et 2025 ne sera pas 2010.