2 mars 2010, Lomé, stade municipal. Dernier jour de campagne présidentielle. C’est le slogan en langue Éwé le mieux partagé parmi les militants de l’UFC de l’opposant Jean- Pierre Fabre. J’entends le slogan au milieu des supporters de l’alternance. Au sortir du stade, je cours rédiger ma dépêche pour l’agence de presse Alerte Info qui m’emploie. Je n’ai pas oublié la vitalité de ce ras-le-bol populaire au moment où le Togo est en proie à des violences internes.
Nul besoin de donner des leçons de Zorro nègre pour se faire comprendre. Chacun sait ce qu’il se passe au Togo. Chacun fait semblant. Chaque fois qu’on a pensé que le pouvoir togolais exécutait l’ultime pas de son « Tchapalo Tango », il est revenu plus fort.
On ne parle pas de progrès réalisés par le Togo sous Faure Gnassingbé en 20 ans. L’héritier Gnassingbé a résolument modernisé son pays. Pragmatique et flexible. C’est un fait à mettre à son actif. Mais que vaut le progrès sans Liberté ?
Ce qui rebute ceux qui ne sont pas encore vaincus par la résignation, c’est la perspective qu’un seul patronyme régente la vie publique pendant plus d’un demi-siècle, sans concession pour les libertés publiques et individuelles. Et ça, ça ne passe plus. Même quand on déploie le narratif médiatique et diplomatique le plus séduisant.
Honneur à tous les Peuples en lutte !