J’avais rencontré le père en avril 2016 à Malabo, lors de la présidentielle équato-guinéenne. J’ai échangé à bâtons rompus avec le fils Chabi lors de mon récent séjour en terre béninoise. Les Yayi continuent d’influencer le jeu politique au Bénin. Comme toutes les familles présidentielles avant et après eux. Les Kérékou, les Zinsou, les Soglo et les Talon. Les enfants de présidents ne sont jamais loin de la politique béninoise même quand ils se font remarquer sur le front culturel comme Lionel Talon.
Nicéphore Soglo a été un visionnaire incompris. Le paternalisme de Kérékou sous le renouveau démocratique a favorisé des monopoles économiques qui ont bâti des fortunes personnelles. Yayi Boni a incarné le visage humain d’une démocratie Nescafé (c’est son propre terme) faite de transhumances opaques entre politiciens de métier qui s’enrichissaient de prébendes dans un climat de paupérisation endémique. La gouvernance de Patrice Talon est d’un pragmatisme froid qui oscille entre une transfiguration infrastructurelle hardie et une détresse sociale qui ne saurait se cacher.
Le syndrome de l’homme providentiel neuf est encore prégnant dans la sociologie politique béninoise. En 2026, les familles présidentielles joueront encore une partition d’influence. À condition que le jeu soit ouvert, et qu’il ne s’enlise pas dans un juridisme contrôlé cherchant obstinément à vider la compétition électorale de sa substance, comme savent si bien le faire les tchapalocraties assermentées de #Dougoutiana et #Kluikluiland.