Il y a un pouvoir dans la connaissance. Mais la connaissance ne fait pas tout. Il faut ajouter à la connaissance le pragmatisme. Mieux, au pragmatisme, associer la vertu.
Il y a deux ans, à cette même période, je participais à la 91è session des cours d’été de la prestigieuse Académie de droit international de La Haye. Un pèlerinage unique pour tout juriste internationaliste. Plus de 300 auditeurs aux profils variés ( diplomates, avocats, magistrats, enseignants-chercheurs, étudiants, doctorants, employés du système des Nations unies ou d’organisations internationales ou régionales ) , une centaine de nationalités, cinq continents réunis sur la terre historique du Droit international.
J’ai décidé de reprendre mes études pour passer à une autre saison de ma vie. Je n’ai plus envie de passer mon temps à commenter l’action et l’inaction des autres en leur tendant le micro pour entendre et relayer des choses auxquelles je ne crois pas. Il faut agir et cesser la palabre stérile qui use et épuise. Pour agir, il faut connaître, même quand on est armé de vertus. Personnellement, je suis affranchi du culte du diplôme. Je regarde au potentiel manifesté d’un être pensant et agissant, porteur de solutions pour son époque.
C’est le sens de ma démarche. Achever un cycle dans le système éducatif ivoirien qui m’a tout donné. Vingt ans après le DEA, je reviens à l’université de Cocody pour achever ma thèse en Droit international sur la mise en œuvre du droit des conflits armés dans le contexte spécifique ivoirien.
J’ai fait ma part. À ce stade du processus, j’attends patiemment la composition définitive du jury de ma soutenance et une date, éléments à la seule discrétion de l’institution académique à laquelle je suis rattaché. Comme un pêcheur de grenouilles de Manpleu, j’observe, je suis patient, déterminé. Je reviens de loin et je ne redoute plus les vents contraires. J’ai appris à les affronter. Ça va se faire !