Pour qui travaille l’actuel patron de la transition gabonaise ? Pour lui-même? pour le chef désigné d’un autre clan familial jusque-là écarté de la gestion du pays? Pour les intérêts français?
Toute intelligence qui lit ce post devrait avoir sa propre religion. Les réponses aux questions se complètent. Le renversement de l’ancien régime a réchauffé les relations Libreville – Brazzaville – Abidjan – Paris. Tous les putschistes ne sont pas logés à la même enseigne. Drôle d’universalisme et d’hypocrisie.
Quand on écoute l’actuel patron de la transition, on sent qu’il aime son pays; c’est un fils gaboma qui apaise les frustrations et les injustices causées par l’épisode » make some noise ». Mais il n’ira pas plus loin. Il n’est pas en mission pour inquiéter l’establishment français et patronymique local.
Je n’oublierai jamais mon premier contact avec le Gabon. Il y a 10 ans. Je parle du Gabon des mapanes , de la jeunesse du « couloir de la mort « à Lalala qui se bat au quotidien pour sa dignité, de ces petits commerçants du « pain au poulet national » à Louis. Dans la chaleur de la nuit librevilloise, j’avais rencontré l’international Moïse Brou Apanga, l’ex-défenseur du Stade brestois, décédé en pleine séance d’entraînement le 26 avril 2017.
C’est ce Gabon débordant de vitalité et d »espérance qui ne plie pas devant l’injustice, ne courbe pas l’échine, n’attend aucun messie autoproclamé, que je veux saluer. L’indécence, c’est de voir un seul patronyme, une seule intelligence familiale régenter la vie d’un peuple pendant plus d’un demi-siècle, par crises épisodiques internes qui voient un clan et ses prête-noms l’emporter sur un autre.
À chaque peuple son histoire et sa trajectoire, sur le chemin de l’émancipation.
Mbolo Gaboma