Samedi dernier, dans son village natal de Moossou, l’ex-Première dame ivoirienne a été désignée candidate à la présidentielle de 2025 par son parti politique, le MGC ( Mouvement des générations capables).
Une candidature autour du triptyque de la réconciliation nationale, de la transformation et de la souveraineté. La transformation par l’industrialisation fondée sur des capitaux privés nationaux. Simone Gbagbo entend bâtir » une Nation peuplée d’hommes et de femmes à l’esprit et à la mentalité renouvelés, décomplexés; des hommes et des femmes remplis de science, de connaissances, de techniques, capables de créer, d’inventer, d’ouvrir des voies nouvelles pour ses fils et de proposer des solutions au reste du monde ».
Belle profession de foi pour ce redoutable stratège politique que de nombreux Farafinois continuent de voir sous le prisme déformant et malveillant de fauçon du pouvoir distillé savamment par une certaine presse française dans l’imaginaire collectif durant la décennie de crise militaro-politique.
Une vision s’entoure d’hommes, de femmes. de jeunes et d’un appareil politique. Une vision doit ratisser large, loin de la logique partisane. Personnellement, j’ai des réserves vis-à-vis du système partisan. La verticalité du » chef » qui sait tout, qu’on ne peut pas critiquer, et la discipline du parti ne sont pas compatibles avec ma liberté de ton. Militant de parti politique, ce n’est pas vraiment mon monde.
En revanche, je soutiens à 1000% la candidature de Simone Gbagbo ainsi que toutes les candidatures progressistes visant à rompre, avec méthode, structuration et audace, le paternalisme français séculaire dans mon pays. Cette époque que nous vivons n’est pas celle des ambiguïtés et de la neutralité.
Que vaut la candidature de Simone Gbagbo dans le landerneau politique ivoirien ? Candidature pour le symbole ou véritable offre politique alternative?
Simone Gbagbo n’est pas candidate contre Laurent Gbagbo. Elle n’a de cesse de le répéter. La vision pour laquelle elle a mené une lutte politique, dans la clandestinité, l’humiliation, l’adversité, la prison, est la même, plus de 40 ans après.
En face, une gauche émiettée, un centre-droit incarné par le PDCI qui peut à tout moment faire le jeu de la coalition du pouvoir, un parti présidentiel trop sûr de sa machine électorale qui n’envisage nullement revenir dans l’opposition.
À 11 mois d’octobre 2025, tout peut se jouer en Côte d’Ivoire. Même ceux qu’on pense pouvoir exclure par le jeu de la coercition étatique peuvent refaire surface. La Côte d’Ivoire n’a pas fini d’étonner le monde. Et 2025 ne sera pas 2010. Il n’y a que ceux qui refusent de comprendre le sens de la marche irréversible des Peuples vers leur destinée qui ne le voient pas.