Excellente célébration à tous mes
frères et sœurs du pays de Toumaï
De Tombalbaye aux Deby père et fils, le Tchad politique est d’abord une histoire française. Un jardin opérationnel et stratégique. Rien de plus.
Quand on a adoubé, installé et consolidé le pouvoir du fils, et qu’en retour il fait du chantage à la sauce souverainiste via ses attaches à Moscou, cela a le don d’irriter les parrains gaulois.
On croit que le fringant opposant va proposer une rupture frontale. On se rend compte qu’il est une pièce de rechange standard dans le puzzle, avec la seule projection jubilatoire de mettre fin à la dévolution familiale du pouvoir à Ndjamena. Sous l’impulsion de Paris et Washington, il s’est brûlé les ailes avec un accord kinois opaque. Qui pour le remettre en selle, après ce poker menteur ? On lui a conseillé d’attendre. Il pourrait rebondir à tout moment.
Et le peuple dans cette comédie ? Il en est à sa revendication primaire : le départ des forces françaises de l’ultime jardin sahélien. Le plus soumis des leaders d’aujourd’hui peut se révéler l’intraitable souverainiste de demain. Dans le cas de la fiction tchadienne, le souverainisme a toujours été l’expression d’un dépit amoureux vis-à-vis de la puissance tutélaire. Pas plus loin.
Honneur aux peuples en lutte. Chaque peuple a son Histoire. Les luttes d’émancipation ne sont pas obligées d’avoir une uniformité de trajectoire.